Activité Physique Adaptée et Cancer du Sein

RÉSUMÉ 

Introduction 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il est aujourd’hui prouvé que l’activité physique est bénéfique pour améliorer la survie, les capacités cardiorespiratoires, les effets secondaires des traitements, et la qualité de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein. L’objectif principal de cette étude préliminaire était d’étudier les effets de l’activité physique adaptée escrime (APAE) mise en place par l’association solution R.I.P.O.S.T.E. sur la mobilité de l’épaule de femmes traitées dans le cadre d’un cancer du sein.L’objectif secondaire était d’évaluer les effets de cette pratique sur la qualité de vie et la fatigue de ces femmes. 

Matériel et méthode 

Étude observationnelle avant-après prospective de cohorte, multicentrique, réalisée par questionnaires auto-administrés, transmis aux patientes atteintes d’un cancer du sein débutant l’APAE (appelées riposteuses) par leur maître d’armes à leur début de pratique de l’APAE, à l’échelle nationale. Évaluation réalisée entre 0 et 5 séances d’escrime par un questionnaire de fonction de l’épaule DASH-membre supérieur,un questionnaire de qualité de vie EORTC QLQ-C30 et le module QLQ-BR23, et un questionnaire de fatigue de Chalder (CFS), puis évaluation entre 16 et 21 séances d’escrime par des questionnaires identiques, entre Mars 2018 et Avril2019. 

Résultats 

35 patientes ont été incluses.18 riposteuses ont répondu au questionnaire DASH-membre supérieur aux deux temps d’évaluation. Une amélioration significative de la fonction du membre supérieur a été retrouvée, avec une diminution significative du score DASH de-13,71 points (Intervalle de confiance à 95% : -19,97 ; -7,45) (p= 0,002). 12 riposteuses ont répondu aux questionnaires EORTC QLQ-C30 et QLQ-BR23 validés aux deux temps de l’évaluation, une amélioration significative de certaines sous-échelles de qualité de vie a été retrouvée : fonctionnement physique (p=0,045), limitation due au fonctionnement (p= 0,03), fonctionnement émotionnel (p= 0,048), image corporelle (p= 0,04), perspectives futures (p= 0,001). Il existait également une diminution significative du score de douleur de l’EORTCQLQ-C30 (p= 0,02). 18 riposteuses ont répondu au score de fatigue CFS aux deux temps d’évaluation, il était noté une amélioration non significative de ce score (p= 0,054). 

Conclusion 

L’activité physique adaptée escrime semble avoir un effet bénéfique sur la fonction du membre supérieur et sur la qualité de vie des femmes atteintes d’un cancer du sein. Cependant l’effectif de notre étude étant trop faible et l’étude étant non contrôlée, une étude de plus grande qualité scientifique et de plus grande puissance seraitnécessaire pour pouvoir généraliser ces résultats préliminaires. Les résultats retrouvés dans cette étude sont en accord avec les données de la littérature sur l’activité physique adaptée auprès de patientes atteintes d’un cancer du sein. Il serait intéressant de former les médecins généralistes sur lesbénéfices de l’activité physique sur la santé de leurs patientes afin d’améliorer leur adhésion à un mode de vie actif.